Pas envie de traduire ce titre. Comme Pay the Artist! (avec un point d’exclamation…) cette expression m’a toujours plu telle quelle parce que la langue anglaise a un côté émotionnel plus marqué que la langue française, et on perd beaucoup de cet aspect à la traduction.
En relisant mon article à propos des IA sur le Rage Website, et la liste de propos narcissiques qu’on m’a sorti pour me faire croire que partager des images en IA sur mon mur Facebook revenait à ne pas aimer les artistes (j’aime beaucoup cette expression aussi, même en français, parce qu’elle ne veut absolument rien dire. Je n’aime que mes amis. Certains sont artistes, d’autres non). Heu… j’ai mis un point à la phrase, là ? Désolé, je recommence : en relisant mon article donc, je me suis bizarrement remémoré mon enfance et tous ces artistes qui passaient à la télé et au cinéma.
Quand j’étais jeune, on regardait Patrick Poivre d’Arvor à la télé (et sa marionette dans les Guignols. Canal+ n’appartenait pas encore à Vivendi. C’était le bon temps des médias de gauche…), on regardait environ une fois par an Les valseuses avec Gérard Depardieu (parce que le film était constamment rediffusé), Michel Leeb nous faisait rire avec ses imitations de noirs et d’asiates, les enfants chantaient comme des cons Ce matin, un lapin, a violé ma soeur. C’était un lapin, qui, avait un zizi… de Laurent Gerra qui parodiait Chantal Goya (j’ai toujours pas compris ce que les paroles avaient de si drôle, mais bon…). Ce sont juste quelques souvenirs que j’aime bien citer en ce moment, pas de la nostalgie, parce qu’à cette époque, j’étais plutôt plongé dans mes bouquins et mes BD, principalement les comics que je m’acharnait à lire en anglais avec mon gros dictionnaire sur la table de chevet. C’est d’ailleurs comme ça que j’ai découvert Neil Gaiman dans les années 90, dont j’adore le style d’écriture. C’est aussi en écoutant du Hard Rock que j’ai découvert Ted Nugent dont j’adore le style de musique (et le bagout extrémiste de droite dans ses concerts, même si je suis complètement à l’opposé de ses opinions).
Bon évidemment, je vous ai cité beaucoup d’artistes qui ont eu des problèmes avec la justice, et certains ont même l’air d’être de sacrés salauds. Je l’ai fait exprès.
Ce qui est paradoxal en ce moment, c’est cette propagande anti-IA qui voudrait nous faire croire que l’Artiste est indissociable de son Art (un peu comme si vos compétences en dessin faisaient de vous un saint), et cette autre propagande en parallèle, qui voudrait nous faire boycotter les œuvres des artistes qui ont des problèmes avec la justice, voire les empêcher de travailler parce qu’un artiste est censé avoir une responsabilité auprès de son public, un peu comme une vedette du foot. À la limite, pour les acteurs, comme pour les vedettes du foot, je suis un peu d’accord, parce qu’une bonne partie du public a cette tendance malsaine à identifier un acteur aux personnages positifs qu’il incarne. Même le public adulte… Ça m’a toujours abasourdi, mais il faut bien reconnaître qu’il y en a un paquet… Donc si l’acteur est un criminel, ça risque de faire foirer l’identification, et de nuire au film. Par contre concernant les scénaristes, les musiciens, et tous les autres artistes dont la spécialité ne les mets pas en avant et qui peuvent même travailler chez eux (donc sans se mettre à tripoter la pauvre accessoiriste qui n’a rien demandé), je ne comprends pas pourquoi on devrait les empêcher de travailler. Ceux qui ne sont pas à la retraite conservent le droit de se recycler et de changer complètement de métier (pour, par exemple, devenir surveillants d’un pensionnat de jeunes filles. Par exemple. J’ai juste cité la première idée qui me venait à l’esprit), donc ils pourraient aussi avoir le droit de continuer à pratiquer le même métier.
Personnellement, j’aimerais bien continuer à lire les écrits de Neil Gaiman, et j’espère pouvoir écouter de nouveaux disques de Ted Nugent. Si je ne regarde pas les films avec Depardieu, c’est principalement parce que je n’aime pas trop les films français, ça n’a rien à voir avec son attitude de gros con, et je ne vais pas me priver de regarder un Marvel parce qu’il a été réalisé par un type qui n’avait plus le droit d’approcher une adolescente pendant le tournage de sa série télé, ou dont le méchant a été joué par un type qui a essayé d’étrangler sa femme.
C’est pour ça que quand je lis qu’on ne peut pas dissocier l’artiste de son Art, je trouve ça particulièrement narcissique et révoltant. Quand une œuvre d’Art me touche, je ne ressens pas le besoin de devenir l’ami de l’artiste qui en est à l’origine parce que je ne le connais pas.
Et en plus, je trouve ça normal.
Sur ces entrefaites, je vous laisse avec des livres écrit par un inconnu qui prétend qu’on peut réellement dissocier l’artiste de son Art, et que vous pouvez donc boycotter à loisir. Cliquez sur chaque image pour accéder à la fiche de livre correspondante.
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