Est-ce que ça peut marcher ?

Salon de l'auto-édition 2025

Quand je participe à des festivals de BD, j’ai parfois l’occasion de discuter avec des professionnels, et les discussions sont toujours intéressantes. Une fois qu’on a passé ces premiers moments dans la conversation où le professionnel fait des efforts surhumains pour descendre à mon niveau et ne pas avoir l’air condescendant, alors que de mon côté je fais des efforts surhumains pour ne pas avoir l’air trop prétentieux on se met à discuter naturellement (et c’est pas trop tôt), principalement de sujets que je ne connais pas assez bien parce que je ne travaille pas réellement dans le milieu de l’édition (je fais plutôt de l’édition artisanale en quelque sorte), donc les sujets dont je suis friand.

Au cours de l’une de mes dernières conversations, le professionnel me racontait comment il devait faire le tri entre les différents projets qu’il recevait, et en fonction de quels critères. Et inévitablement, une fois qu’un projet correspond tous les critères de qualité, il reste la question primordiale que doivent se poser tous ceux qui travaillent pour des organismes dont le rôle principal est d’investir de l’argent : Est-ce que ça peut marcher ?

Et cette partie de la conversation m’a fait réfléchir à l’écriture d’un article sur l’auto-édition.

Cette fameuse question, Est-ce que ça peut marcher, est naturellement très subjective, et le raisonnement est toujours le suivant. Quand vous vous lancez dans un projet, personne ne sait si ça peut marcher (et si vous demandez des conseils autour de vous, vous allez constater que personne ne sait trop quoi vous répondre). En revanche, il se passe un phénomène étrange une fois que le projet devient une réalité : si c’est une réussite, tout le monde sait pourquoi (et d’ailleurs, tout le monde la savait depuis le début), et si c’est un échec, tout le monde sait pourquoi aussi (tout le monde le savait depuis le début. Pareil…)

Quand on bosse pour un grand éditeur et qu’on doit analyser des projets, cette question à laquelle personne ne peut répondre est primordiale parce que l’éditeur est un investisseur. Et si on se plante trop souvent, ben l’éditeur va finir par fermer (je simplifie, c’est plus complexe que ça, mais au moins, vous avez l’idée). Le problème, c’est qu’au lieu d’avoir un rôle de spectateur assisté, passif et grande-gueule qui sait toujours tout après-coup, vous avez le rôle de l’acteur. Pas de filet de sécurité, toujours actif, et votre grande gueule ne changera rien aux pertes financières qui seront très réelles en cas d’échec.

Et malgré toute votre expérience et votre intuition, vous ne savez rien à l’avance.

Dans mon livre 10 ans de galère, je cite l’exemple de la série de comics Walking Dead, dont le projet a dans un premier temps été refusé parce que chez Image Comics, on trouvait que des zombies, il y en avait trop. C’est d’ailleurs le premier écueil auquel va se heurter tout auteur qui présente un projet : on l’a déjà vu… il y en a trop… Et c’est vrai que quoi qu’on puisse écrire, on l’a déjà vu et il y en a trop, donc ce genre de réponse facile est très courante.

Et c’est là que l’auto-édition devient complètement indispensable. Si vous faites partie de ces auteurs dont les projets ont été refusés même si leur qualité était acceptable parce que Ça ne peut pas marcher, si vous avez vraiment envie de leur donner vie, vous pouvez vous éditer tout seul. Pas dans une approche mercantile, parce qu’il ne faut pas vous faire pas d’illusions : si vous n’avez pas de visibilité en librairie, si on ne découvre vos productions qu’en festival et sur vos fiches de livres perdues sur Internet, vous aurez des retours bien moindres que si vous aviez été édités par un grand éditeur. Vous pourrez peut-être vivre de vos productions, mais vous n’allez pas forcément rouler sur l’or.

Si vous êtes en auto-édition, vous pouvez donner vie à vos projets sans dépendre d’un tiers. Vous pouvez devenir une alternative à cette fameuse phrase Est-ce que ça peut marcher qui plombe complètement la créativité.

Et c’est pour ça que l’auto-édition est complètement indispensable.

Allez, je vous laisse avec plein de bouquins auto-édités mais sympas quand même. Cliquez sur chaque image pour accéder à la fiche de livre correspondante.

Et j’en profite pour ajouter ceci : « En tant que Partenaire Amazon, je réalise un bénéfice sur les achats remplissant les conditions requises ». Donc si vous découvrez ici un livre qui vous intéresse, mais que vous n’avez pas envie que je sois rémunéré en tant que Partenaire Amazon suite à votre achat, n’hésitez pas à vous connecter directement à Amazon et faire une recherche pour vous le procurer. C’est à cette adresse : https://www.amazon.fr

L’achat de chacun de mes livres me rapporte également un peu d’argent puisque c’est moi l’éditeur, mais là, désolé, on ne peut pas faire autrement.

A propos Eric Peyron

Eric Peyron n'est un Expert en Rien. Après trois années de Fac dont deux redoublements, Peyron a commencé les petits boulots en intérim pour gagner un peu de blé. Heureusement, inconditionnel de comics en version originale (à cause de la censure et des traductions lamentables de la plupart des versions françaises de l'époque), Peyron est rapidement devenu traducteur d'anglais autodidacte pour des magazines informatiques des années 1990-2000, puis pour de nombreuses sociétés de traduction. Suite au refus par ces mêmes sociétés d'accepter une augmentation de ses tarifs en vingt ans de métier de traducteur, Peyron a fini par revenir à ses premiers boulots au SMIC, qui paradoxalement, vingt ans plus tard, rapportent plus que des traductions techniques… Actuellement, l'Expert en Tout fait donc de la mise en rayon, des inventaires et démonstrations en grande surface, monte et démonte des stands d'animation, donne des flyers aux passants dans la rue, distribue des prospectus dans vos boîtes aux lettres, et remplace des affiches dans les toilettes des bars et restaurants. De jour comme de nuit. Accessoirement, il est aussi auteur de BD en auto-édition, mais ça, vous le savez probablement déjà. Bref, Peyron est un type qui ne comprend absolument rien à rien, comme la plupart des imbéciles qui se baladent régulièrement sur les réseaux sociaux, mais ça va pas l'empêcher de donner son avis ! Ah oui, j'oubliais : "En tant que Partenaire Amazon, je réalise un bénéfice sur les achats remplissant les conditions requises" Je suis légalement obligé de le mentionner ici pour je ne sais quelle raison.

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