Et donc, quel est votre vrai métier ?

S’auto-financer avec ses fonds propres (sans financement participatif, donc) implique d’avoir de nombreux autres métiers que ceux cités sur la page précédente qui me coûtent de l’argent au lieu d’en rapporter. Ma spécialité, c’est la traduction de l’anglais au français. J’ai commencé à travailler dans la traduction il y a plus de 20 ans tout d’abord pour les magazines des défuntes éditions Future France (Computer Arts, .net pro, etc.), puis exclusivement pour diverses sociétés de traduction, et il s’agissait d’un travail très bien payé. Les sociétés de traduction (fondées par des traducteurs plus malins que les autres, qui se placent comme intermédiaires entre les marques et les traducteurs indépendants) étaient naturellement celles qui payaient le moins bien, mais la paie n’était pas trop mal pour l’époque. Plus de 20 ans plus tard, les tarifs des traducteurs pour ces mêmes sociétés de traduction ont baissé au lieu d’augmenter, tandis que les charges sociales et le coût de la vie augmentaient de plus en plus. Il y aurait beaucoup à dire sur ces intermédiaires, mais ça reste un peu hors-sujet, et concerne surtout les traducteurs et prestataires de services. J’ai consacré un article à ce sujet sur ce blog le 8 novembre 2020.

Au cours de mes dernières années de traduction, quand je divisais mes revenus par 12 en fin d’année, après avoir déduit les charges, les frais et la taxe professionnelle (sans compter l’éventuelle assurance qui compense la perte de revenus en cas d’accident avec immobilisation temporaire, la Sécurité sociale n’attribuant aucune indemnité journalière aux cotisants indépendants), je tombais soit sur une somme inférieure au SMIC, soit sur une somme légèrement supérieure. J’en ai eu assez d’être sous-payé par des sociétés de traduction qui nous traitent quand même un peu comme des merdes, et je me suis remis à chercher des petits boulots salariés qui rapportent le SMIC. Dans le langage du Président Macron, je crois qu’on appelle ça traverser la rue

Actuellement, votre future vedette de la BD fait donc de la mise en rayon, des inventaires et démonstrations en grande surface, monte et démonte des stands d’animation, donne des flyers aux passants dans la rue, distribue des prospectus dans vos boîtes aux lettres, et remplace des affiches dans les toilettes des bars et restaurants. Quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit. En cumulant ces métiers souvent ingrats et qui ne demandent aucune connaissance particulière, je gagne plus d’argent à l’année qu’en traduisant de l’anglais technique pour des sociétés intermédiaires, tout cela en bénéficiant des avantages sociaux relatifs au salariat (dont une mutuelle prise en charge pour moitié par le patron de mon activité salariée principale et un chômage partiel en cas de confinement lorsque je bénéficie d’un CDI). Et cette fois, si j’ai un accident grave avec immobilisation temporaire entrainant un congé maladie, la Sécurité sociale me versera des indemnités journalières, ce qui n’est quand même pas négligeable…

Voilà, vous savez tout. Enfin, pour le moment parce que, comme vous l’avez constaté si vous vous connectez régulièrement à cette page, je la mets à jour au fur et à mesure. Pour en savoir plus, vous pouvez bien entendu vous procurer mon premier livre, 10 ans de galère ! Et si le livre vous plait, et que vous avez envie d’en connaître la suite, qui s’intitulera sobrement 20 ans de galère, ben c’est ici, et c’est gratuit. Je suis en train d’utiliser ce blog pour écrire de nombreux paragraphes de mes prochains livres. Bonne lecture !

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