Servant, Episode 9

Ça y est ! On arrive au dernier épisode la série Servant, la série dont ScreenRant et compagnie ne partagent pas les articles en masse quotidiennement sur les réseaux sociaux, probablement pour des raisons bassement pécuniaires, voire de politique interne… Le journalisme pour le cinéma et les séries télé, c’est un peu comme pour la BD : on ne critique plus rien, et on écrit uniquement des articles promotionnels sur les sorties dont on peut se permettre de parler en fonction des accords avec les producteurs. Enfin, moi, c’est ce que je comprends…

Et pourtant, il y en aurait des trucs à essayer de deviner sur cette série produite par M. Night Shyamalan exclusivement pour Apple TV+ ! Le résumé de la série, pour ceux qui ne la connaissent pas, heu… comment vous résumer ce truc? Ah, je sais, je vais laisser la parole au personnage de Julian Pearce lorsqu’il répond à Kourtney (avec un K) dans l’épisode 9 : Ils ont eu un bébé ! Ensuite, ils ont eu un faux bébé qui a été remplacé par un vrai bébé, et là, ils ont de nouveau un faux bébé, seulement cette fois, ma soeur Dorothy le sait, et elle espère que l’autre yéti du Winsconsin (Oncle George) reviendra tout à l’heure avec un vrai bébé ! C’est bon ?! C’est clair, là ?! Résultat des courses, Oncle George est mort, Tante May a l’air franchement contrariée (en supposant que ce soit elle à la fin de l’épisode), Leanne (la servante) est de plus en plus, heu… sexuelle… et on a l’impression que la saison 2 ne va pas bien se terminer…

Bref, si vous voulez savoir de quoi je parle (parce que j’ai l’impression que vous n’avez pas tous très bien compris), abonnez-vous à Apple TV+ ou trouvez un autre moyen de regarder Servant ! Si vous aimez les films fantastiques, vous n’allez pas le regretter.

Et ensuite, je me suis tapé le making-of de WandaVision sur Disney+, qui était plutôt banal, avec plein d’acteurs tout ravis qui s’auto-congratulent, comme dans un bonus de DVD. J’aurais aimé avoir des trucs à dire sur le making-of, des critiques cyniques, des trucs comme ça… mais bon… c’était est plutôt classique. Plutôt plat aussi. Du bon boulot d’étudiant en cinéma. Concernant la série elle-même, avec le recul, j’ai l’impression qu’avec tous ces homages aux sitcoms, Marvel nous a finalement envoyé un message : Ça y est, on est officiellement à la télé, et on est là pour la durée ! Et nous les spectateurs, on est plutôt content d’avoir une fois par semaine une friandise Marvel de qualité à se mettre sous la dent, et on espère en avoir plus !

En conséquence, les abonnements à Disney+ se sont envolés, et les producteurs ont probablement eu la surprise de constater que le piratage a été surestimé. Pour un pirate, la gratuité est bien entendu un facteur très important, mais la disponibilité immédiate passe en premier. Payer une dizaine d’euros par mois pour regarder un film ou un épisode de série TV Marvel chaque semaine au moment où il est disponible, c’est très abordable pour un fan. Surtout avec le battage médiatique autour de chaque sortie. Et pour les comics, naturellement, c’est pareil… C’est un peu pour ça que les comics numériques sont souvent hors de prix, et que les comics en lecture illimitée sur abonnement ne comprennent pas immédiatement les nouveautés. Les éditeurs ne sont pas fous. Sauver les libraires, c’est un truc hyper important, notamment pour sauver le système de distribution de la chaîne du livre qui rapporte bien plus de pognon à tout le monde que la vente numérique. Satisfaire les clients en revanche… ben… en fait, je crois que les clients peuvent aller se faire foutre… en règle générale…

Allez, en attendant le premier épisode de Falcon And The Winter Soldier, on se quitte avec une galerie de livres indépendants, toujours en anglais, et toujours sur Amazon, le pire ami des libraires ! Cette semaine, j’ai ajouté notamment True Believer – The Rise and Fall of Stan Lee, que j’ai acheté par curiosité. Je n’en suis qu’aux premiers chapitres, mais il s’en dégage déjà quelques motifs récurrents, notamment le suivant : Stan Lee a menti sur tout ce qu’il a déclaré, sauf quand ça arrange l’auteur du livre… Si ce que dit Stan Lee va dans le sens des opinions de l’auteur, ça va, c’est la vérité. Le reste, ce sont des conneries, la plupart du temps invérifiables. Ça se voit particulièrement dans l’une des nombreuses citations que l’auteur a ressorti du placard, dans laquelle Stan Lee reconnaît qu’il écrit ses histoires avec Jack Kirby, voire que Kirby s’en occupe lui-même. Le problème de Stan Lee et Jack Kirby, c’est qu’ils avaient pris l’habitude de raconter un peu n’importe quoi dans chacune de leurs déclarations, Kirby probablement plus que Lee, et avec moins de subtilité. Et le problème avec toute cette polémique entre les deux (que je vous laisse chercher dans Google), c’est que quand on a l’habitude de lire des comics en VO, on repère les styles et les maniérismes des scénaristes, tant dans les dialogues que dans les synopsis. Et c’est marrant, moi j’ai l’impression que quelle que soit la méthode d’écriture utilisée, les synopsis et les dialogues d’un comic par Stan Lee et Jack Kirby sont bien de Stan Lee… Pareil avec les Spider-Man de Dikto, et pour plein d’autres artistes. Et pourtant, la méthode Marvel, je la connais. À mon avis, si la méthode Marvel fonctionnait aussi bien à l’époque, c’est parce que Stan Lee avait le talent d’imprégner de sa personnalité le résultat final, même quand il mimait le synopsis en faisant le clown sur son bureau, qu’il discutait de son scénario directement dans le taxi au lieu de l’écrire, ou qu’il attendait juste qu’un dessinateur lui trouve une idée puis lui crée sa BD, avant de se mettre à délirer sur les dialogues. Et ça se voit. Un scénario de Stan Lee, c’est différent d’un scénario de Jack Kirby seul, ou de Steve Dikto seul, par exemple. Ça se ressent, juste, et c’est indéniable, même si on ne sait pas qui est à l’origine de quoi.

On se revoit la semaine prochaine, pour la critique des autres livres, bien meilleurs que True Believer. En attendant, procurez-vous plutôt Marvel Comics The Untold Story. Un livre totalement excellent sur les dessous de Marvel.

About Eric Peyron

Eric Peyron n'est un Expert en Rien. Après trois années de Fac dont deux redoublements, Peyron a commencé les petits boulots en intérim pour gagner un peu de blé. Heureusement, inconditionnel de comics en version originale (à cause de la censure et des traductions lamentables de la plupart des versions françaises de l'époque), Peyron est rapidement devenu traducteur d'anglais autodidacte pour des magazines informatiques des années 1990-2000, puis pour de nombreuses sociétés de traduction. Suite au refus par ces mêmes sociétés d'accepter une augmentation de ses tarifs en vingt ans, Peyron a fini par revenir à ses premiers boulots au SMIC, qui paradoxalement, vingt ans plus tard, rapportent plus que des traductions techniques… Actuellement, l'Expert en Tout fait donc de la mise en rayon, des inventaires et démonstrations en grande surface, monte et démonte des stands d'animation, donne des flyers aux passants dans la rue, distribue des prospectus dans vos boîtes aux lettres, et remplace des affiches dans les toilettes des bars et restaurants. De jour comme de nuit. Accessoirement, il est aussi auteur de BD en auto-édition, mais ça, vous le savez probablement déjà. Bref, Peyron est un type qui ne comprend absolument rien à rien, comme la plupart des imbéciles qui se baladent régulièrement sur les réseaux sociaux, mais ça va pas l'empêcher de donner son avis !

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