Le complotisme, Part Four

Vous vous souvenez de mon dernier article sur le complotisme ? Je vous avais promis un complot personnalisé et inédit rien que pour vous. Il m’avait fallu un peu de temps pour réfléchir à la façon de le présenter, le but étant surtout de vous inciter à vous méfier de ce que vous lisez ou regardez dans les documentaires alternatifs, mais je crois que je suis arrivé à un format intéressant, donc, voici la suite !

Dans l’épisode précédent, j’ai pris tout un tas d’événements historiques, et je les ai décrits de façon à vous faire croire que les pays capitalistes ont été littéralement envahis par les USA après la Seconde guerre mondiale. Ensuite, j’ai juste ajouté quelques variables invérifiables pour insinuer que le ciel est peuplé de satellites non officiels depuis le début de la conquête de l’espace, et en poussant un peu le raisonnement, j’ai divisé les satellites en deux groupes : capitalistes, avec commandement américain, et communistes, avec commandement russe, tous les autres pays lançant en parallèle leurs propres satellites pour compléter et maintenir les deux réseaux.

Hé ben c’est pas fini. Sans plus tarder, on passe à la suite !

Vos élus ne vous disent pas tout. Vous le savez parce que vous-mêmes, vous ne dites pas tout. Vous dites souvent la vérité, mais uniquement les parties qui vous arrangent, voire uniquement celles qui dérangent les gens que vous n’appréciez pas. C’est pour ça que vous pouvez comprendre que vos élus ne vous disent pas tout.

Vos élus ne vous disent pas tout, mais il arrive parfois qu’ils envoient quelques signes, quelques indices. Il arrive qu’ils envoient des messages forts à ceux qui sont à même de les interpréter. La remise publique d’une légion d’honneur en est un. La vidéo des premiers pas sur la lune de Neil Armstrong en est un autre.

Alors que s’est-il passé le 20 juillet 1969 ? Est-ce qu’on a vraiment marché sur la lune ? Est-ce qu’on ne nous aurait pas tout simplement servi un film de Stanley Kubrick pour masquer le fait qu’on n’y est jamais allé ? Et les pilotes, on les a drogué où ils étaient dans le coup depuis le début ? Et le truc un peu flou qui a l’air bizarre dans le fond, ce ne serait pas un accessoiriste avec un micro-perche ?

Est-ce qu’on a vraiment marché sur la lune ? C’est la question qu’on veut que vous vous posiez. Celle que vous ne vous posez pas, c’est Qu’est-il arrivé au programme spatial une fois que l’Amérique avait gagné la course à l’espace ? Il s’est presque arrêté. Son budget a été considérablement réduit. D’ailleurs, on n’avait plus trop envie d’aller sur la lune. On était devenus beaucoup plus raisonnable, et on essayait seulement d’envoyer des gens dans l’espace. Un peu comme si techniquement, on n’avait finalement jamais été en mesure d’aller sur la lune…

Mais qu’importe, parce que cet événement a envoyé un message fort : l’Amérique avait gagné. En 1969, le réseau de satellites américain était pleinement opérationnel, et la guerre froide était officieusement terminée. En 1969. On est en 2020, et vous vous rendez malades pour des conneries pseudo-scientifiques, alors qu’on vous a entubé depuis 1969. Le 20 juillet 1969 marque officieusement la fin de la Guerre froide. 1989 n’était qu’une formalité. Après 1969, les russes auraient pu essayer de continuer à mettre leur propre réseau en place, mais à quoi bon ? Cette guerre moderne était terminée et ils l’avaient perdue.

Après 1969, le budget a été principalement consacré à la maintenance du réseau de satellites. Parce qu’un satellite, ça ne reste pas dans le ciel. Ça revient sur terre, en s’écrasant de préférence dans le désert américain, pour ne pas faire trop de dégâts, et de préférence pas trop loin d’une base militaire, et c’est remplacé par un modèle plus évolué.

Et de mise à jour en mise à jour, les satellites sont devenus tellement évolués, et leur existence si souvent détectée, que les USA se sont crus obligés de dévoiler une partie du réseau en 1983, en lançant la Strategic Defense Initiative Organization, sobrement surnommée Star Wars.

OK, mais un réseau de satellites, pourquoi ? Pour comprendre pourquoi, il faut savoir à quoi sert un satellite. La première idée est que s’il s’agit d’un satellite espion, un satellite, ça sert à filmer. Et c’est vrai que si on se braque sur cette idée de caméra, on pourrait avoir une opinion très réductrice sur l’utilité d’un satellite. Bon, ça sert à filmer, d’accord, mais on peut placer un paquet d’autres trucs que des caméras dans un satellite.

Alors ? Toujours pas ? Allez, pour vous donner une piste tout en restant dans l’ambiance, je vais prendre l’exemple des troubles schizophréniques. Beaucoup de schizophrènes s’imaginent qu’on émet sur eux. Alors ? Ça sert à ça, un satellite ? À émettre ? Oui, mais ce n’est pas ce que j’essaie de vous expliquer ! D’autant plus qu’on ne peut rien émettre sur qui que ce soit sans un élément essentiel que les schizophrènes, dans leur délire, ont l’air d’avoir complètement zappé.

Non, recentrez-vous, c’est beaucoup plus simple. Quel que soit le matériel qui y a été installé, un satellite, ça sert à VISER.

Et on va arrêter là pour aujourd’hui. Vous avez l’impression que quelque chose de terrible se prépare pour les prochaines chapitres ? Ne cherchez pas, vous ne savez pas où je veux en venir. Vous n’en avez aucune idée. Vous pouvez vous balader où vous voulez sur Internet, et vous ne trouverez rien à ce sujet.

Mais tout n’est pas si négatif dans cette deuxième partie de ma théorie du complot, parce que comme vous le savez déjà si vous avez lu l’article précédent de la série, on va passer à une section qui distingue le vrai du faux. Et là, on va bien rigoler.

Ce qui est vrai

Vos élus ne vous disent pas tout. C’est vrai.

Vous non plus, vous ne dites pas tout. C’est vrai, bandes de cons. Vous croyez qu’on se fait des illusions sur vous ?!

La vidéo des premiers pas sur la lune de Neil Armstrong est un message fort. C’est vrai, et il s’agit de l’un des seuls souvenirs de ma petite enfance. Mes parents étaient complètement surexcités devant la télé, même si moi, je n’y comprenais rien (j’avais 2 ans). Les USA avaient gagné la course à l’espace. C’était le message fort qu’on a tous bien compris.

Un satellite, ça ne reste pas dans le ciel. C’est vrai.

Ça revient sur terre, en s’écrasant de préférence dans le désert américain, pour ne pas faire trop de dégâts, et de préférence pas trop loin d’une base militaire. C’est vrai pour les satellites américains. Déjà, c’est préférable à l’alternative, et en plus, ça me permet de faire allusion à la Zone 51 sans la citer, et la Zone 51, ça passe toujours bien dans une théorie du complot. Un bon coup de 51, ça vous remonte le complot.

Les satellites qui retombent sur terre sont remplacés par des modèles plus évolués ? Oui, évidemment. Et ça tombe bien parce que ce sera important pour la suite.

Beaucoup de schizophrènes s’imaginent qu’on émet sur eux. C’est vrai, et ce ne sont pas les seuls symptômes. La schizophrénie est une maladie mentale grave, pas un gadget pour justifier une théorie du complot…

Un satellite, ça sert à VISER. C’est vrai, mais ce n’est pas dramatique. Pas la peine de mettre viser en majuscules…

Vous avez l’impression que quelque chose de terrible se prépare pour les prochaines chapitres ? C’est vrai. À cause du paragraphe sur la schizophrénie et parce que j’ai mis viser en majuscules…

Ce qui est faux

Une fois qu’on a marché sur la lune, le programme spatial s’est presque arrêté ? C’est faux. Le budget qui lui était consacré a été réduit à cause de la crise économique, qui a obligé tous les états à recentrer leurs objectifs. Et socialement, ça aurait été révoltant de voir autant d’argent consacré à des fusées alors que les chômeurs, de plus en plus nombreux, arrivaient à peine à s’en sortir. Au vu de la conjoncture de l’époque, réduire le budget du programme spatial aura été une sage décision.

Techniquement, on n’a jamais été en mesure d’aller sur la lune ? C’est faux.

En 1969, le réseau de satellites américain était pleinement opérationnel. C’est faux. J’utilise cette date pour ancrer un réseau de satellites hypothétique dans l’Histoire. Pour dramatiser.

Le 20 juillet 1969 marque la fin de la Guerre froide. C’est faux.

1989 n’était qu’une formalité. Ça va pas, non ?! La chute du mur de Berlin n’était pas une formalité.

Les russes ont arrêté la création de leur propre réseau de satellites après 1969 ? C’est faux. Aucun pays n’a jamais arrêté la création de satellites espions. J’ai juste voulu conclure la partie concernant le réseau communiste hypothétique et me concentrer uniquement sur le réseau américain parce que j’étais à court d’idées. Ça arrive.

De mise à jour en mise à jour, les satellites sont devenus tellement évolués, et leur existence si souvent détectée, que les USA ont se sont crus obligés d’en dévoiler au moins une partie en 1983, en lançant la Strategic Defense Initiative Organization, sobrement surnommée Star Wars ? C’est faux. La SDIO était un projet américain de bouclier anti-missile qui n’a jamais abouti, la technologie n’étant pas assez évoluée. Avec la SDIO, les américains n’ont rien dévoilé du tout. Ils ont juste présenté un projet, qui est actuellement toujours en cours d’examen sous d’autres appellations.

Vous ne savez pas où je veux en venir. Vous n’en avez aucune idée. C’est faux. Vous avez un paquet d’idées.

Ce qui est probable

La remise publique d’une Légion d’honneur est un message fort. C’est probable, parce qu’une remise de Légion d’honneur peut être aussi privée. On rend effectivement un événement public pour faire passer un message.

On a vraiment marché sur la lune ? C’est plus que probable. C’était techniquement possible, et on faisait quand même de sacrés efforts pour y arriver. Je veux bien classer l’événement comme probable pour vous faire plaisir, mais quand même…

On n’est jamais retourné sur la lune ? C’est probable. Où alors on ne nous l’a pas dit… Du coup, ça me donne plein de nouvelles idées pour d’autres théories du complot !

A propos Eric Peyron

Eric Peyron n'est un Expert en Rien. Après trois années de Fac dont deux redoublements, Peyron a commencé les petits boulots en intérim pour gagner un peu de blé. Heureusement, inconditionnel de comics en version originale (à cause de la censure et des traductions lamentables de la plupart des versions françaises de l'époque), Peyron est rapidement devenu traducteur d'anglais autodidacte pour des magazines informatiques des années 1990-2000, puis pour de nombreuses sociétés de traduction. Suite au refus par ces mêmes sociétés d'accepter une augmentation de ses tarifs en vingt ans, Peyron a fini par revenir à ses premiers boulots au SMIC, qui paradoxalement, vingt ans plus tard, rapportent plus que des traductions techniques… Actuellement, l'Expert en Tout fait donc de la mise en rayon, des inventaires et démonstrations en grande surface, monte et démonte des stands d'animation, donne des flyers aux passants dans la rue, distribue des prospectus dans vos boîtes aux lettres, et remplace des affiches dans les toilettes des bars et restaurants. De jour comme de nuit. Accessoirement, il est aussi auteur de BD en auto-édition, mais ça, vous le savez probablement déjà. Bref, Peyron est un type qui ne comprend absolument rien à rien, comme la plupart des imbéciles qui se baladent régulièrement sur les réseaux sociaux, mais ça va pas l'empêcher de donner son avis !

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