Les images de référence

Les mecs, c’est l’anniversaire du Bowling Green Massacre ! Pour ceux qui ne connaissent pas, voici la page Wikipédia. J’essaie de commémorer ça tous les ans (quand j’oublie pas). C’était toute une époque…

Après une minute de silence en l’honneur de toutes ces victimes qui n’existent pas, on va de nouveau passer aux AI. Alors la dernière fois, j’avais abordé la différence entre le vol et la copie. Aujourd’hui, je continue dans le délire avec les photos de référence.

Comme vous le savez peut-être déjà, il y a une Class Action aux USA à l’encontre d’entreprises qui ont créé une AI de génération d’images en utilisant comme ingrédients des images protégées par copyright. La plainte en question est basée principalement sur une atteinte contre les droits d’auteur, et légalement, c’est un casse-tête intéressant : d’après ce que j’ai compris, une AI peut analyser par exemple un million d’images en quelques secondes avant de sortir une image combinée originale, donc en supposant que sur ce million d’images, l’AI analyse dix mille images protégées, et que pour chaque image protégée, les auteurs vous fassent un prix d’allez… disons 1 euro… chaque image générée devrait coûter 10 000 euros. Pas à l’utilisateur final qui ne fait que payer un abonnement pour un service bien entendu, mais à l’entreprise utilisant les images pour faire fonctionner son AI. Peut-être vaudrait-il mieux négocier des accords de licence, sinon ça paraitrait un peu con.

Ceci dit, on peut faire encore plus con en abordant un sujet que tous les artistes numériques essaient soigneusement d’éviter : les images de référence. En ajoutant les images de référence, chaque image générée par une AI dans cet exemple va coûter un million. Et justement Getty Images a déposé plainte aussi (et cette entreprise a une bien meilleure chance d’obtenir gain de cause… et de créer un précédent).

Alors une image de référence, qu’est-ce que c’est ? En fait, vous savez tous ce que c’est : quand vous avez besoin de créer une texture de ciel nuageux sur une image par exemple, vous allez dans Google, vous choisissez une photo de ciel sans filigrane ou dont vous ferez sauter le filigrane à l’aide d’un plug-in, vous collez le ciel nuageux sur votre image, et vous le filtrez un peu pour le maquiller et l’adapter à votre image finale. Ce que vous ne faites pas en revanche, c’est payer pour une photo de ciel nuageux, parce que ce n’est pas la peine, ça ne vous convient pas, c’est trop cher et s’il fallait payer pour toutes les photos de référence on n’en finirait plus, et en plus il faut créer un compte et entrer ses infos de CB et c’est trop long, et autant qu’on ferme tout de suite et de toute façon il suffit de se servir, alors c’est vrai, quoi, merde…!

Une photo de référence, c’est ça. Notez qu’avec le nouveau vocabulaire de 2023, quand un artiste se sert de photos de référence sans les payer, le résultat, c’est de l’Art parce que ça a été fait par un humain. Quand une AI s’en sert comme ingrédient pour créer une composition sans rien payer, ce n’est pas de l’Art parce que ça a été fait par une machine.

Toujours avec le vocabulaire de 2023, dans les deux cas, c’est du vol. Bon d’accord, quand c’est vous qui vous servez de ces photos, le terme Vol est quand même un peu fort, mais pas quand c’est une AI. Aucun mot n’est assez fort pour décrire les méfaits des AI…

Allez, je vous laisse avec une galerie de bouquins 100% artisanaux, même si on utilise quand même pas mal d’informatique pour les couleurs, le lettrage, les maquettes, et heu… 

Allez, je vous laisse avec une galerie de bouquins artisanaux à 50%.

A propos Eric Peyron

Eric Peyron n'est un Expert en Rien. Après trois années de Fac dont deux redoublements, Peyron a commencé les petits boulots en intérim pour gagner un peu de blé. Heureusement, inconditionnel de comics en version originale (à cause de la censure et des traductions lamentables de la plupart des versions françaises de l'époque), Peyron est rapidement devenu traducteur d'anglais autodidacte pour des magazines informatiques des années 1990-2000, puis pour de nombreuses sociétés de traduction. Suite au refus par ces mêmes sociétés d'accepter une augmentation de ses tarifs en vingt ans, Peyron a fini par revenir à ses premiers boulots au SMIC, qui paradoxalement, vingt ans plus tard, rapportent plus que des traductions techniques… Actuellement, l'Expert en Tout fait donc de la mise en rayon, des inventaires et démonstrations en grande surface, monte et démonte des stands d'animation, donne des flyers aux passants dans la rue, distribue des prospectus dans vos boîtes aux lettres, et remplace des affiches dans les toilettes des bars et restaurants. De jour comme de nuit. Accessoirement, il est aussi auteur de BD en auto-édition, mais ça, vous le savez probablement déjà. Bref, Peyron est un type qui ne comprend absolument rien à rien, comme la plupart des imbéciles qui se baladent régulièrement sur les réseaux sociaux, mais ça va pas l'empêcher de donner son avis !

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