Jury Trial Demanded…

Ah, ça y est, j’ai enfin compris pourquoi tout le monde est devenu aussi agressif sur le sujet des AI pratiquement du jour au lendemain. Les artistes y vont d’ailleurs tellement fort, qu’ils ont tendance à essayer de nous faire prendre des vessies pour des lanternes, au point d’essayer de nous faire croire que quand une AI utilise des personnages de Marvel ou DC qu’ils ont dessiné, c’est aux artistes qu’on devrait donner une compensation…

La réponse est dans la dernière partie de la Class Action contre MidJourney, DeviantArt, et compagnie (en bref, toutes les entreprises utilisant un logiciel d’AI pour la création d’images) : Jury Trial Demanded… 

Et comme le savent tous les avocats américains, plus vous faites du bruit, plus le jury sera biaisé.

Alors attention, ça ne veut pas dire qu’il sera biaisé dans le mauvais sens. Si ça se trouve, quand une entreprise télécharge des images en libre accès légal sur Internet pour alimenter sa base de données (LAION en l’occurence), elle n’a pas le droit de l’utiliser pour ses recherches, elle a juste le droit de les regarder. Pourquoi pas après tout ? Si ensuite une entreprise d’AI lui commande une base de données encore plus importante pour l’utiliser pour l’amélioration de son AI, c’est peut-être aussi complètement illégal. À mon avis, il va plutôt falloir amender certaines lois dans tous les pays, mais je ne suis pas avocat… 

Après tout, il faut bien reconnaître que ce n’est pas parce qu’un artiste autorise la diffusion d’une image sur Internet qu’il en autorise implicitement la copie. Et finalement, si on résume cette plainte, tout le problème est là. Allez, je vous réécrit la phrase pour que ça rentre : Ce n’est pas parce qu’un artiste autorise la diffusion d’une image sur Internet qu’il en autorise implicitement la copie. Quand on le lit, ça paraît tout à fait normal. Les implications sont énormes, mais quand on le lit, ça paraît normal.

Et la phrase suivante, elle vous paraît normale ? Quand un artiste autorise la diffusion d’une image sur Internet, il reconnaît qu’elle peut être copiée. Pour moi, ça me paraît tout aussi normal. Et pourtant c’est l’inverse. On a besoin de lois pour clarifier tout ça.

Donc, au lieu de tabler sur le fait que des entreprises d’AI utilisent TOUTES les images pour se faire de l’argent sans l’autorisation de leurs auteurs parce que des intermédiaires comme ArtStation, DeviantArt et tous les réseaux sociaux refusent de les protéger au même titre que des données personnelles (ce qui mettrait quand même de nombreux artistes dans une position inconfortable), la Class Action nous parle presque exclusivement de copyrights… Et les avocats demandent un procès devant jury. Aux USA, ça veut dire pas de juge en charge de la décision. Juste le jury. Et sur vos réseaux sociaux, les artistes s’échinent à vous marteler que les AI, c’est le Mal.

Maintenant, je comprends mieux pourquoi.

Bon les plaignants inclus à la Class Action ne sont pas tous nommés, mais certains signes sur les réseaux sociaux tendent à faire penser que Marvel n’en fait pas partie. Et si Marvel n’en fait pas partie, DC non plus. Ce serait d’ailleurs normal, parce que Marvel et DC possèdent les copyrights sur tous les dessins de leurs personnages. Ils ont leurs propres bases de données en interne. Maintenant il leur suffit de développer une AI en interne aussi pour réduire considérablement les délais de développement de leurs projets.

Donc si j’ai bien compris, les critiques envers les AI vont devenir de plus en plus violentes sur les réseaux sociaux, et s’arrêteront à la fin du procès, quelle que soit la décision…

Ça nous fera des vacances…

En attendant la suite des événements, je vous laisse avec une galerie de bouquins 100% artisanaux, même si on utilise quand même pas mal d’informatique pour les couleurs, le lettrage, les maquettes, et heu… 

Allez, je vous laisse avec une galerie de bouquins artisanaux à 50%.

A propos Eric Peyron

Eric Peyron n'est un Expert en Rien. Après trois années de Fac dont deux redoublements, Peyron a commencé les petits boulots en intérim pour gagner un peu de blé. Heureusement, inconditionnel de comics en version originale (à cause de la censure et des traductions lamentables de la plupart des versions françaises de l'époque), Peyron est rapidement devenu traducteur d'anglais autodidacte pour des magazines informatiques des années 1990-2000, puis pour de nombreuses sociétés de traduction. Suite au refus par ces mêmes sociétés d'accepter une augmentation de ses tarifs en vingt ans, Peyron a fini par revenir à ses premiers boulots au SMIC, qui paradoxalement, vingt ans plus tard, rapportent plus que des traductions techniques… Actuellement, l'Expert en Tout fait donc de la mise en rayon, des inventaires et démonstrations en grande surface, monte et démonte des stands d'animation, donne des flyers aux passants dans la rue, distribue des prospectus dans vos boîtes aux lettres, et remplace des affiches dans les toilettes des bars et restaurants. De jour comme de nuit. Accessoirement, il est aussi auteur de BD en auto-édition, mais ça, vous le savez probablement déjà. Bref, Peyron est un type qui ne comprend absolument rien à rien, comme la plupart des imbéciles qui se baladent régulièrement sur les réseaux sociaux, mais ça va pas l'empêcher de donner son avis !

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