Pas trop d’idée d’articles aujourd’hui, mais je viens de retrouver un petit paragraphe sur le racisme que j’avais inclus à la première version de ce blog à l’époque de manifestations anti-racistes qui devenaient rapidement de plus en plus malsaines. Au moment où j’écrivais ce paragraphe, en mai 2020, après les frelons géants, l’Amérique étaient passée aux manifestations anti-racistes en faveur de George Floyd, noir américain qui s’est fait tuer lors de son interpellation. Les américains étaient descendus dans la rue contre les violences policières et le racisme, et avaient bien entendu été récupérés par les systèmes de propagande qui ont tendance à trainer sur les réseaux sociaux dans l’attente du moindre soupçon de révolte dans tout pays qui a le malheur de ne pas être encore une dictature.
Dans la foulée, les manifestants ont donc commencé à casser et dégrader des statues de personnages historiques au passé, heu… raciste. Un peu comme des talibans… Bref, les américains étaient de nouveau en train de voir du racisme partout. Les nazis, toujours d’une sensibilité exacerbée, en avaient profité pour nous reparler de leur fameux racisme anti-blancs, tandis que les anti-racistes de toute couleur faisaient un amalgame avec l’esclavagisme, en s’imaginant probablement que les négriers blancs, arabes et autres s’enfonçaient gaiement dans la jungle pour partir à la chasse aux esclaves, au lieu de tout simplement les acheter aux pires des tribus noires locales…
J’en profite pour préciser que le racisme n’a rien à voir avec ce que vous avez appris dans la cour de récréation. Il s’agit plutôt de ce que vous n’avez pas écouté dans les salles de classe. Un raciste, ce n’est pas uniquement un blanc qui n’aime pas les arabes et il faut pas faire de caricatures parce que c’est pas bien et après ils nous tuent et on veut pas mourir. Le racisme, c’est l’oppression d’une minorité par la majorité, quelles que soient les couleurs de peau et les religions. Dans une cour de récréation, si la majorité est blanche, le racisme est blanc. Si la majorité est arabe, le racisme est arabe. Dans les deux cas, c’est injustifiable, mais inévitable, le racisme et l’intolérance étant l’un des fondements de la constitution de groupes sociaux depuis la création des tribus et villages. On peut le combattre, mais uniquement si on arrive à le définir au lieu de le mettre à toutes les sauces. Et maintenant vous avez la définition. Pas la peine de me remercier, c’était un plaisir.
Du coup j’en profite pour citer ci-dessous l’un des paragraphes sur la diversité et son influence sur l’écriture, inclus dans mon livre 10 ans de galère, sorti il y a deux ans, mais toujours d’actualité. Bien entendu, si vous voulez en lire plus, vous pouvez cliquer sur l’image en bas de page.
Quotas, diversité et racisme en tout genre
À l’heure où j’écris ces lignes, on est toujours en 2018, et la diversité est de rigueur. La diversité, c’est le respect des minorités quand elles deviennent assez nombreuses et influentes pour former des groupes de pression. Ça inclut les différentes « races » et communautés religieuses, les femmes, les LGBTQ (je crois qu’on a encore ajouté des initiales. J’écris de mémoire), et j’en passe. Notez que ces différentes minorités ne s’apprécient pas forcément entre elles. De toute façon, elles ne prêchent pas la tolérance. Comme tous les groupes de pression, elles prêchent uniquement pour leur paroisse. Mais elles sont loin d’être une quantité négligeable.
Outre les dérives parfois dramatiques résultant des actions de ces différents groupes, la créativité des artistes s’en trouve tout naturellement bridée. Le problème des artistes quelle que soit leur spécialité et leur époque, c’est qu’ils ont envie de montrer à tout le monde qu’ils sont très rebelles… tout en voulant plaire à tout le monde. Tous les scénaristes connaissent ce dilemme, et on a tous trouvé la même solution : écrire des scénarios conventionnels d’un côté, et en parallèle d’autres scénarios plus risqués. Rage par exemple, est un scénario relativement risqué, plutôt destiné aux adolescents rebelles et aux adultes. C’est donc précisément ce qu’il ne faut pas écrire comme première BD auto-éditée. Encore une fois, si vous voulez vraiment vivre de vos œuvres, ne commencez pas votre carrière d’éditeur en publiant une BD risquée. Commencez par publier une BD qui plaira au plus grand nombre. Bon, évidemment, vous n’allez pas arriver à plaire littéralement à tout le monde, parce que ce qui plait à quelqu’un, un autre s’amusera à le détester, mais vous pouvez toujours viser le plus grand nombre.
Si vous avez un doute sur vos capacités à écrire ce genre d’histoire, basez vos personnages sur les Télétubies quatre petits personnages d’une série télé pour enfants, complètement formatés pour la diversité : un personnage blanc masculin et hétérosexuel aux côtés de trois personnages représentant les trois groupes de pression majeurs (les femmes, les homosexuels et les personnes dont la peau n’est pas blanche). Limitez-vous à ces quatre groupes. Ne visez pas les sous-groupes, qui souvent se détestent entre eux. Restez généralistes, et vous ne pourrez pas vous tromper.
Dans un premier temps, édulcorez toutes vos histoires. Restez sage, et réduisez votre liberté d’expression au strict minimum, préférez l’éducation à la révolution, ne sortez pas du rang, et vous aurez des clients. Une fois votre petite entreprise florissante, vous disposerez peut- être du budget nécessaire pour éditer un livre risqué, et pouvoir enfin vous lâcher. Dans ce cas-là, allez-y. Avec ma bénédiction.