AI: L’attaque des clones

Salut les gens !

Noël arrive à grands pas, et j’ai déjà une Séréna de Noël dessinée par Stéphane Degardin ! J’attends le Rage de Noël d’Alex Nascimento (qui est enfin de retour) et je poste tout ça sur le Rage Website ! Sauf si c’est un Rage du Nouvel An, c’est selon.

En attendant, au lieu de fêter Noël sur ce blog, on va continuer sur le sujet des AI (j’appelle ça des AI maintenant, pas des IA. Je crois que c’est le terme qui va rester) et des réseaux sociaux tant qu’on y est.

On commence avec les réseaux sociaux, puisque mes artistes préférés sont en train de m’en mettre plein la gueule avant de se déconnecter de mon profil (pour punir le vilain petit garçon que je suis, et c’est bien fait) parce que je partage les posts des abonnés de Midjourney dont certains sont complètement géniaux. Jamais vu de créations aussi originales, tout média confondu, malgré les nombreuses anomalies induites par la technologie actuelle. Et c’est pour ça que je ne peux pas m’empêcher de poster les meilleures images sur mon mur, aux côtés d’images d’artistes traditionnels ou numériques. Mais là, ça ne passe pas, parce que les détracteurs des AI n’ont pas l’impression que je poste ces images pour le plaisir. Ils pensent plutôt que je fais la promotion d’images volées parce que je ne respecte pas les artistes. Certains ont même l’air de s’imaginer que je suis à l’origine des images que je poste. C’est la magie de Facebook… Et donc, là, on ne se comprend pas, tout le monde s’énerve, et des artistes connus comme Adi Granov finissent par me claquer la porte de leur Facebook après m’avoir donné plein de leçons parce qu’ils sont tout contrariés.

Et pourtant, on est d’accord sur un point : je ne respecte pas les artistes (et je ne les méprise pas non plus d’ailleurs). Je ne respecte que l’Art. Je suis conscient que les vedettes ne comprennent pas la différence parce qu’on ne vit pas dans le même monde. Ça m’étonne un peu quand même que certains artistes moins connus, voire pas du tout, ne la comprennent pas non plus, mais je fais avec…

Donc, où en est-on actuellement au niveau des AI ? Bon ben puisque tout le monde me parle d’images volées, autant aborder le sujet des images et des réseaux sociaux. Alors comment vous expliquer tout ça…? Ah ben ça tombe bien, je viens de recevoir un email d’Adecco, l’une de mes boîtes d’intérim, qui s’est fait récemment pirater les comptes de ses intérimaires par data-mining. Et justement, c’est comme ça que les AI se servent en images, alors on va prendre Adecco comme exemple, ce sera peut-être plus compréhensible.

Donc quand une entreprise gérant des comptes accessibles par mot de passe se fait miner ses données (j’aime bien ce verbe), elle s’en rend compte immédiatement (ou avec un peu de retard si le système de sécurité est vraiment très déficient), prévient immédiatement ses clients et prend des mesures pour sécuriser les comptes plus efficacement. En d’autres termes, elle coupe le flux de données transmis aux AI.

Vous ne comprenez pas pourquoi je vous donne cet exemple ? Ça va pas s’améliorer. On va prendre l’exemple de Facebook maintenant, qui est également une entreprise qui gère des comptes protégés par mot de passe. Quand les images de Facebook font l’objet d’un data-mining, Facebook s’en rend compte immédiatement. Voilà voilà. Vous ne comprenez toujours pas pourquoi je vous parle de ça ? On va passer aux conditions générales de Facebook, dont l’algorithme est en train de pousser sur vos flux d’actualité tous les posts sur le vol d’image et le vol de droits d’auteur pour bien vous énerver.

Pour le sujet qui nous intéresse, quand vous publiez une image sur Facebook, les droits d’auteur ne sont jamais remis en question. Ni les vôtres, ni ceux que vous n’avez pas (parce que tout ne vous appartient pas, et tout n’appartient pas aux artistes non plus, surtout s’ils travaillent chez Marvel ou DC). Par contre, vous perdez l’équivalent de vos droits d’exploitation (je n’ai pas cherché le terme légal exact, désolé). Ça signifie que Facebook peut utiliser non seulement vos petits dessins, mais aussi vos photos de famille littéralement comme ils veulent. Littéralement.

Et maintenant, on va passer aux déclarations des responsables des entreprises à l’origine des AI : Heu oui, on a les images par data-mining, alors c’est l’AI qui va les chercher et, genre, elle nous trouve plein de trucs, et on comprend pas tout parce que c’est une AI, alors elle fait un peu ce qu’elle veut, mais ça marche super bien.

Personne ne connaît l’origine des images.

Vous ne comprenez toujours pas pourquoi je vous parle de tout ça ? Rien à foutre. On va changer de sujet, et on va parler de vos posts et de vos commentaires Facebook, parce que si je suis moi aussi un peu remonté dans mes posts, ce n’est pas seulement parce que je me fais harceler par des artistes que de simples abonnés à Midjourney ont soit-disant volé, et dont je fais censément la promotion et je devrais avoir honte, c’est parce que juste avant ces histoires, j’ai suivi tous les posts sur Bastien Vivès que Facebook s’est également amusé à poster sur mon flux d’actualité. En résumé, Bastien Vivès s’est comporté comme un connard qu’on peut vraiment difficilement défendre. En retour, une grande partie ses collègues l’ont condamné à mort par procuration. Quand vous faites passer une personne publique pour un pédophile (la magie de Faceboook… Dites de quelqu’un qu’il fait l’apologie de la pédophilie, et au bout d’un moment, ça se transforme), n’oubliez pas que vos posts sont vus aussi par des ressortissants de Qanon. Eux non plus ne vont pas lire le livre dont il est question. Eux aussi vont croire à tous vos posts. La différence, c’est qu’ils vont agir. Au stade où en sont les choses, on ne peut qu’espérer que l’annulation de son exposition à Angoulême les a calmé.

Dans le même esprit, quand vous avez affaire à un gars de 18 ans qui s’est abonné à Midjourney parce que ça l’intéresse et que vous vous mettez à le harceler parce que c’est un voleur d’images, qu’il devrait avoir honte, qu’il ne respecte rien, voire qu’il devrait payer les auteurs (ce qui paraît quand même très con, quand on y réfléchit), ça ne donnera pas toujours les même résultats qu’avec moi. Vous pouvez facilement pousser une personne fragile à la dépression et au suicide avec vos conneries. Par procuration.

Et pour le moment, tout ce que je vois, c’est ça : des artistes en colère qui harcèlent leurs fans, leurs clients et de simples geeks qui ont juste payé un abonnement, comme s’ils avaient fait quelque chose de répréhensible. Et d’après ce que je lis, ça ne vient même pas à l’idée à tous ces connards d’artistes de se regrouper et porter plainte contre les bons organismes. On dirait qu’ils veulent juste que la technologie continue d’exister mais que personne ne s’en serve…

Si on trouve un moyen légal de couper le flux d’images, les entreprises d’AI vont payer les artistes une fortune pour alimenter leurs logiciels en images. Ça vaut peut-être le coup de vous regrouper, de voir un avocat et de porter plainte contre les bons organismes, au lieu de simplement choisir la facilité et vous en prendre à des innocents.

Allez, je vous laisse avec une galerie de bouquins 100% artisanaux, même si on utilise quand même pas mal d’informatique pour les couleurs, le lettrage, les maquettes, et heu… 

Allez, je vous laisse avec une galerie de bouquins artisanaux à 50%.

A propos Eric Peyron

Eric Peyron n'est un Expert en Rien. Après trois années de Fac dont deux redoublements, Peyron a commencé les petits boulots en intérim pour gagner un peu de blé. Heureusement, inconditionnel de comics en version originale (à cause de la censure et des traductions lamentables de la plupart des versions françaises de l'époque), Peyron est rapidement devenu traducteur d'anglais autodidacte pour des magazines informatiques des années 1990-2000, puis pour de nombreuses sociétés de traduction. Suite au refus par ces mêmes sociétés d'accepter une augmentation de ses tarifs en vingt ans, Peyron a fini par revenir à ses premiers boulots au SMIC, qui paradoxalement, vingt ans plus tard, rapportent plus que des traductions techniques… Actuellement, l'Expert en Tout fait donc de la mise en rayon, des inventaires et démonstrations en grande surface, monte et démonte des stands d'animation, donne des flyers aux passants dans la rue, distribue des prospectus dans vos boîtes aux lettres, et remplace des affiches dans les toilettes des bars et restaurants. De jour comme de nuit. Accessoirement, il est aussi auteur de BD en auto-édition, mais ça, vous le savez probablement déjà. Bref, Peyron est un type qui ne comprend absolument rien à rien, comme la plupart des imbéciles qui se baladent régulièrement sur les réseaux sociaux, mais ça va pas l'empêcher de donner son avis !

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