AI et récupération politique

Avant de commencer, le post qu’on voit passer un peu tout le temps sur le film Zardoz qui est censé se passer en 2023, à priori, ça venait d’une erreur de Wikipedia. Elle a été corrigée, pas de panique… Normalement, l’accroche Google de la page Wikipedia correspondante devrait également être mise à jour dans pas trop longtemps.

Je suis toujours en train de réviser mon lexique de Pression sociale 2023 au sujet des AI. Jusqu’à présent, on m’a appris qu’il ne faut pas dire AI Art au sujet d’une image en AI parce qu’elle n’a pas été générée par un humain, qu’il est interdit de la trouver belle parce qu’elle est pleine de défauts (trop de doigts, trop de dents, et j’en passe), et qu’il faut dire Vol quand on parle de Copie illégale (mais ça, on le savait déjà depuis des années). Ah oui, et partager le post d’images en AI d’un abonné MidJourney revient à faire la promotion d’images volées. En plus d’un Bescherelle, je crois qu’il faudrait offrir à certains amis Facebook un Code civil et un Code pénal… Pas besoin d’un manuel de propagande par contre, là ils ont tout compris.

Dans l’un de mes articles précédents, j’avais mentionné que je ne savais pas trop comment les AI seraient récupérées politiquement. Extrême gauche ? Extrême droite ? Je voyais dans le sujet des qualités qui pouvaient plaire aux deux, donc je n’étais pas sûr. Finalement, aux USA, ce sont les populistes trumpistes (qui correspondent grosso-modo à notre extrême droite) qui ont l’air de s’y coller.

Dans le milieu de la BD, les artistes sont adulés et considérés un peu comme des stars. Les festivals de BD, ce sont un peu nos petits festivals de Cannes à nous. Les stars, les médias nous les vendent comme des personnes exceptionnelles (même si elles affirment toutes qu’elles ont dû beaucoup travailler avant d’en arriver là, même les surdouées) et elles restent évidemment très peu nombreuses par rapport au grand public.

De là à les faire passer pour des élites qui se battent pour garder leurs privilèges et maintenir le petit peuple dans un état de servitude, il n’y avait qu’un pas que les populistes ont allègrement franchi. De simples artistes qui travaillent pour gagner leur vie et dont les métiers sont menacés par l’arrivée d’une nouvelle technologie, nos vedettes de la BD sont devenues, dans l’imagerie populiste, des personnes privilégiées qui s’acharnent à refuser aux gens normaux la capacité de réussir aussi bien qu’eux.

Et c’est vrai qu’entre les utilisateurs d’AI tout contents de pouvoir se passer d’artistes (qu’ils n’auront plus à mandater pour leurs projets les plus simples) et les artistes qui réagissent dix fois trop fort à cette menace pour leurs différents métiers en s’en prenant à leurs fans, à leurs clients et aux simples abonnés à MidJourney pour ne citer qu’eux, il y avait du matériel pour une bonne petite propagande fasciste. C’est juste que je ne l’ai pas vu venir. J’aurais peut-être dû demander à ChatGPT…

Ah tiens, avant de vous quitter, je vais profiter de ce post pour essayer de vous fourguer mon livre, 10 ans de galère, qui bizarrement redevient régulièrement d’actualité. Alors comme il est sorti il y a 4 ans, vous n’y trouverez rien sur nos années COVID, ni sur la guerre en Ukraine, ni sur les AI. Par contre, j’y explique dans une section comment créer un scénario quand on travaille dans un environnement de production et qu’on est pressé par le temps (donc quand on travaille pour les américains ou les japonais, dans le cas d’une BD…), et vous pourrez constater qu’une AI fera tout aussi bien l’affaire. Le résultat sera bien entendu ce qu’on appelle un scénario de merde, complètement formaté, avec des émotions préfabriquées, mais il sera fonctionnel et le film éventuel aura du succès si sa promotion est réussie, parce que finalement, les spectateurs n’en demandent pas beaucoup. Vous y trouverez également tout un tas d’autres infos plus utiles les unes que les autres, ainsi que l’intégralité du scénario du premier album de Rage. Cliquez ici pour plus de détails.

Allez, je vous laisse avec une galerie de bouquins 100% artisanaux, même si on utilise quand même pas mal d’informatique pour les couleurs, le lettrage, les maquettes, et heu… 

Allez, je vous laisse avec une galerie de bouquins artisanaux à 50%.

A propos Eric Peyron

Eric Peyron n'est un Expert en Rien. Après trois années de Fac dont deux redoublements, Peyron a commencé les petits boulots en intérim pour gagner un peu de blé. Heureusement, inconditionnel de comics en version originale (à cause de la censure et des traductions lamentables de la plupart des versions françaises de l'époque), Peyron est rapidement devenu traducteur d'anglais autodidacte pour des magazines informatiques des années 1990-2000, puis pour de nombreuses sociétés de traduction. Suite au refus par ces mêmes sociétés d'accepter une augmentation de ses tarifs en vingt ans, Peyron a fini par revenir à ses premiers boulots au SMIC, qui paradoxalement, vingt ans plus tard, rapportent plus que des traductions techniques… Actuellement, l'Expert en Tout fait donc de la mise en rayon, des inventaires et démonstrations en grande surface, monte et démonte des stands d'animation, donne des flyers aux passants dans la rue, distribue des prospectus dans vos boîtes aux lettres, et remplace des affiches dans les toilettes des bars et restaurants. De jour comme de nuit. Accessoirement, il est aussi auteur de BD en auto-édition, mais ça, vous le savez probablement déjà. Bref, Peyron est un type qui ne comprend absolument rien à rien, comme la plupart des imbéciles qui se baladent régulièrement sur les réseaux sociaux, mais ça va pas l'empêcher de donner son avis !

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